St Pierre en Vaux

C. Lavirotte ne mentionne pas de monuments Templiers autour d’Arnay le Duc mais parlent de deux sites Hospitaliers très proches : Champignolles (d’où il est d’ailleurs originaire) et Vernusse.

A Champignolles il y avait un petit hospice, une église et une grange appartenant à cette confrérie et à Vernusse les Hospitaliers étaient propriétaires d’une « seigneurie » et d’un moulin.

 

Vernusse est un hameau de la commune de St Pierre en Vaux. Dans ce village il y a une église connue et c’est là que nous avons d’abord décidé de nous rendre pour recenser d’éventuels traces des Templiers.

Nous sommes sortis d’Arnay par la nationale 6 et avons bifurqué sur Lacanche à quelques kms. C’est un petit village modeste mais dynamisé par la présence depuis des décennies d’une industrie locale de cuisinières de luxe. Il y a souvent des expositions artistiques à l’air libre comme ces soupières multicolores perchées aperçues dans le village.

A la sortie du village on entre dans le hameau de Serves où des maisons neuves se mélangent à des bâtisses en pierre très anciennes. Nous quittons rapidement Serves et empruntons une route étroite qui descend en serpentant dans une vallée. Un vieux panneau « 3t5 » nous incite à la prudence. Il y a aussi un signe indiquant un paint-ball quelques centaines de mètres plus loin, puis se succèdent des prés désertés et des champs avec leurs semis verts qui percent. Le paysage respire la tranquillité. Le chemin se couvre de mousse à certains endroits à l’ombre puis disparaît peu à peu sous les feuilles mortes car nous montons maintenant dans des sous-bois. Nous croisons un chien de chasse égaré. La route se met ensuite à descendre. A un moment sur la gauche au milieu de branchages une pierre rectangulaire que nous prenons d’abord pour une borne attire notre regard. Nous arrêtons le véhicule et sortons pour examiner l’objet.

C’est difficile à voir mais il semblerait qu’il y ait quelque chose qui ressemble à une croix sculptée et en dessous des petits symboles indistincts, peut-être des chiffres.

Nous regagnons la voiture et continuons à rouler jusqu’au pont.

On entre dans une vallée toute en longueur au fond de laquelle coule une rivière. Le coin est très préservé avec la nature intacte à perte de vue. La route remonte le flanc droit de la vallée jusqu’à l’église de St Pierre en Vaux. Contre un mur, juste avant l’escalier qui mène à l’édifice, un panneau indique différents sentiers pédestres autour du site avec des points intéressants à voir. 

Nous prévoyons de les emprunter (mais pas aujourd’hui à cause des chasseurs) pour examiner ces pierres et bornes mentionnées. Nous remarquons que la « borne » que nous avons aperçue plus tôt n’est pas signalée et qu’il y a un « moulin rouge » près d’ici. S’agit-il de celui évoqué par C. Lavirotte ?

L’église est fermée mais l’extérieur propose pas mal de curiosités :

-Un puits et un calvaire devant l’église sur la gauche :

-Un ancien cimetière sur le côté droit :

La première pierre ressemble beaucoup à celle que nous avons rencontrée au bord de la route. On peut voir de façon plus précise les motifs sculptés. Il y a une croix et une date un peu plus visible. Quelquechose qui ressemble à 1C77. Rien qui nous permettent de conclure à une oeuvre templière ou hospitalière. Derrière se trouvent des tombes datant du 19^ème siècle et d’autres bien plus anciennes. Sur l’une d’entre elles on reconnaît la croix potencée.

-Une voute à l’arrière sur le côté gauche, vestige de l’ancienne église.

-Un menhir dans un champ à l’arrière un peu à l’écart. Il ne porte aucune inscription.

Ce lieu est vraiment curieux. Il semble avoir concentré depuis le néolithique une ferveur religieuse particulière. Le cadre naturel y est peut être pour quelque chose. On se trouve à la frontière du massif du Morvan, à l’orée d’une vallée protégée et propice à l’émerveillement. Il semble en outre probable que ce paysage, vu sa situation, soit fréquemment enveloppé de brouillard, ce qui devrait conférer au lieu une dimension mystique supplémentaire.

Bien que cette première visite ne nous ait pas apporté d’indice évident sur une présence Templière dans les environs il nous reste encore quelques doutes. La croix sur la borne est-elle une croix Hospitalière ou Templière ? Quelle est la date 1C77 ? La présence de la croix potencée est-elle un signe que des chevaliers croisés sont passés par ici au début du XIème siècle ? La visite de l’intérieur de l’église, des chemins pédestres et la rencontre avec des personnes du village nous permettra sûrement de clarifier les interrogations que nous avons sur l’Histoire des Hospitaliers et des Templiers dans la région.